• 3. Pauvreté due aux conséquences économiques du pétrole

     a) Pauvreté par surendettement du pays producteur de pétrole : exemple DUBAÏ

           Le surendettement d’un pays producteur de pétrole peut fortement appauvrir la population de ce pays, ainsi que celle des pays dépendants de celui-ci.

    Pauvreté due aux conséquences économiques du pétroleDubaï est un bon exemple de pays surendetté, qui a causé la pauvreté de nombreuses personnes. Avec la découverte et l’exploitation du pétrole au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’économie de Dubaï s’était reconvertie vers le pétrole. Mais avec la récente baisse des exportations de pétrole et de gaz naturel et l'épuisement des réserves prévu d'ici quelques décennies, Dubaï s’est lancé depuis plusieurs années dans une diversification de son économie en faveur des nouvelles technologies, de l’immobilier, la finance et le tourisme de luxe. De nombreux projets touristiques comme l'hôtel Burj-Al-Arab, le plus luxueux et le plus « étoilé » du monde, les projets immobiliers comme le Palm Islands, presqu'ile artificielle en forme de palme, The World, archipel artificiel qui reproduit la carte du monde, la Dubaï Marina à l'architecture particulière et démesurée, sans oublier l'immeuble le plus haut du monde, le Burj Khalifa ont été construits, faisant la fortune de Dubaï en moins d’une dizaine d’années.

    Mais récemment la situation a changé : Après des années de boom, l’émirat est aujourd’hui touché de plein fouet par la crise financière mondiale. Son expansion avait été financée par un endettement colossal auprès des investisseurs (en particulier l’émirat voisin Abou Dhabi) et des banques internationales. La dette de Dubaï s’élève à environ 80 milliards de dollars (dont 70 milliards à la charge des compagnies publiques) qui devaient être remboursée en partie en 2009. Dubaï devrait rembourser 13 milliards de dollars en 2010 et 19,5 milliards en 2011. Les dettes à payer par six principales sociétés de Dubaï dans les trois prochaines années s’élèvent à 50 milliards de dollars, soit 70% de son PIB. Sur les 80 milliards de dollars, 59 milliards représentent la dette du conglomérat de l'émirat, Dubaï Word. Sa filiale Nakheel, promotrice de la construction des îles artificielles en forme de palmiers, n’a pas pu rembourser, d'ici au 14 décembre 2009, une obligation islamique d'un montant de 3,5 milliards de dollars mais  l’a repoussé au 30 mai 2010 au moins. Dubaï World devait également rembourser 9 milliards de dollars pour mars 2010, ce qu’il ne fera pas non plus. Ce retardement de payement a d’ailleurs été très inattendu et Dubaï est très mal vu par l’opinion publique : on dit que l’émirat n’honore pas ses engagements vis-à-vis de ses créanciers et qu’il y a un échec du gouvernement à apporter un soutien financier à une compagnie de premier plan.

    Pauvreté due aux conséquences économiques du pétroleDubaï risque donc de faire faillite : depuis 2009 les licenciements massifs s’enchaînent, d’ambitieux projets  urbanistiques ont été annulés et les projets retardés se multiplient. L’immobilier résidentiel souffre et tout ceci a de graves conséquences sur le système bancaire local.

    Les conséquences à l’étranger sont la panique, l’affolement et la méfiance des marchés financiers internationaux, des places boursières européennes, des banques qui craignent un défaut de paiement. 13 milliards d’euros concernent les banques européennes et si Dubaï ne rembourse pas 50% de sa dette, 5 milliards d’euros seront perdus par les banques européennes et les provisions pour 2010 augmenteraient de 5%. Les actifs industriels et immobiliers des pays étrangers sont également en danger.

    Dubaï a reçu l’an dernier 5 milliards de dollars de bons du Trésor d’Abou Dhabi, argent faisant partie du programme de 20 milliards de dollars de bons du Trésor. Dubaï compte donc sur le soutien financier d’Abou Dhabi qui a déjà prêté 10 milliards de dollars en 2009, son seul espoir. Mais cet argent ne va pas être utilisé pour rembourser la dette de Dubaï World, dont la restructuration a été confiée à la firme britannique Deloitte.

    On voit ici que l’endettement d’un pays producteur l’appauvrit fortement, mais appauvrit également les pays riches, développés qui sont dépendants de ces pays. Un pays producteur peut faire faillite même si c’est un pays riche, avec une expansion considérable comme l’était Dubaï. Le fait que les pays développés dépendent des pays producteurs de pétrole rend les endettements encore plus graves, appauvrissant encore plus de personnes. La crise financière actuelle qui favorise l’endettement de certains états rend la situation encore plus grave, avec des pays qui ont de plus en plus de chance de s’appauvrir.


    b) Pauvreté due aux conséquences économiques de l’augmentation du prix du pétrole pour les pays consommateurs

           Le pétrole est une ressource devenue indispensable et dont beaucoup de pays dépendent. A cause de cela, il a été source de la plupart des grandes crises économiques : le premier et le deuxième choc pétrolier ont été provoqués par la hausse exagérée du prix du pétrole suite à la concentration entre les pays membres de l’OPEP. Le pétrole étant le plus gros commerce de la planète, les fluctuations de son prix ont un impact direct sur le budget des habitants et donc sur la consommation dans les pays développés et sous développés. La dépendance au pétrole des pays consommateurs fait que l’augmentation du prix de celui-ci les touche directement les populations et les appauvrit.

    Pauvreté due aux conséquences économiques du pétrole         Dans les pays consommateurs, la part de l’automobile est importante et le pétrole est utilisé dans toutes les industries mécanisées, comme énergie de base ou pour les dérivés chimiques servant à la fabrication de toutes sortes de produits : hygiéniques (shampoing…), alimentaires, de protection, matières plastiques, tissus. A cause de cela, il y a une augmentation de la demande de pétrole (cette augmentation de la demande par rapport à l’offre va être encore plus grave lorsque les réserves de pétrole auront trop diminuées). Cette augmentation de la demande provoque l’augmentation des cours de pétrole sur le marché international, qui crée une hausse des prix de celui-ci. Cette hausse des prix du pétrole se ressent sur les entreprises, qui utilisent l’énergie générée par le pétrole ou utilisent des produits fabriqués à partir du pétrole, sur les consommateurs et le gouvernement qui devra payer des subventions et acheter plus de pétrole (à cause de l’augmentation de la demande dans les pays) et du pétrole plus cher. Dans les pays riches, l’augmentation des prix des carburants se ressent sur le budget accordé à la voiture avec l’augmentation du gazole…, les billets d’avion plus chers et les produits transportés par la route également plus cher. La vie devient plus chère, la population s’appauvrit mais les conséquences sont moins graves que dans les pays pauvres où la hausse des prix du pétrole se traduit par moins d’éclairage et moins d’aliments chauds car le kérosène est souvent leur seule source d’énergie domestique disponible. Pour les pays pauvres endettés, les conséquences sont  encore plus graves : ils connaissent de sérieuses contraintes financières, en particulier les pays d’Afrique de l’Est qui continuent à subir l’effet néfaste de la sécheresse récurrente qui réduit leur capacité à produire l’hydroélectricité.

             La hausse du prix du pétrole a donc un impact très important sur la vie des populations des pays importateurs du pétrole qui peuvent être fortement appauvries par cette hausse des prix.

    A présent, nous allons voir en quoi le pétrole, en plus d'être source de pauvreté, est source de conflits et de guerres.

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