• B/ Une matière 1ère indispensable source de conflits et de guerres

    Depuis le tout début du XXe siècle, le pétrole est devenu une donnée essentielle de la géopolitique. La dépendance des pays développés envers cette matière première est telle, que sa convoitise a déclenché, ou influé sur le cours de plusieurs guerres ; les guerres civiles sur fond de gisement pétrolier ne se comptent plus. Et aujourd’hui, un tiers des guerres civiles ont lieu dans des pays producteurs de pétrole (contre un cinquième en 1992). L’approvisionnement en pétrole des belligérants a plusieurs fois influé sur le sort des armes, comme lors des deux guerres mondiales.

    Les conflits liés au pétrole peuvent provenir de la présence de pétrole sur plusieurs territoires ou  tout simplement de la volonté de contrôler toujours plus de régions renfermant du pétrole dont beaucoup d’états sont dépendants, ils peuvent aller jusqu’aux guerres.

    1. Une guerre lointaine liée à la présence hypothétique du pétrole

    Cette matière 1ère indispensable source de conflits et de guerres

    La guerre du Chaco est un conflit qui opposa la Bolivie au Paraguay pour la possession des territoires du Chaco, il dura de 1932 à 1935.
    La région du Chaco qui s’étend sur une superficie de près de 600 000 km2, à cheval entre l’Argentine, la Bolivie et le Paraguay suscitait des convoitises en raison des ressources pétrolifères supposées exister dans cette région. L’hypothèse d’une éventuelle exploitation, ainsi que la promesse de revenus qui y est associée, aviva les revendications boliviennes sur ces territoires, qui jusque-là étaient largement ignorés car peu habités.

     Les premières querelles entre les deux pays eurent lieu dès 1928, puis dégénèrent en guerre ouverte à partir de 1932. La trêve prononcée en 1935 qui constate un statu quo entre les belligérants met fin au conflit : le traité de paix signé en 1938 attribue 75% de la région du Chaco au Paraguay. Les combats acharnés qui ont eu lieu ont fait plus de 80 000 victimes de part et d’autre, ruinèrent deux pays et méritent l’appellation de guerre malheureuse et inutile. Plusieurs explorations, notamment américaines, ont en effet révélées l’absence de tout gisement pétrolier important (Hergé, l’auteur des Aventures de Tintin montre d'ailleurs le ridicule de ce conflit dans L'Oreille cassée).

     Cette guerre est un bon exemple de conflit pour un territoire contenant (ou comme ici supposé contenir) du pétrole. Il montre bien l’acharnement  des Etats pour y avoir accès, acharnement menant parfois à de lourdes pertes pour un résultat parfois bien en-dessous de leurs attentes. Ce conflit "lointain" montre également que le pétrole n'est pas seulement une ressource problématique actuelle, mais que de tels problèmes existaient déjà il y a 80 ans. Il présente également le problème des zones contenant des ressources pétrolières se trouvant à cheval entre plusieurs Etats.

     Les ressources pétrolières se trouvant en mer posent le même problème... Qui est en droit d'exploiter les ressources présentes ?

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     Dès 1960, il a été prouvé que  le sous-sol de la mer du Nord renfermait des gisements de gaz naturel et de pétrole prometteurs. Il a donc fallu établir un découpage pour partager les blocs d’exploration du pétrole entre les différents pays : la Grande Bretagne qui possède d’ailleurs le plus grand nombre de plates-formes,  la Norvège, les Pays-Bas et le Danemark.
    Les conflits pour l’exploitation peuvent naître de frontières trop imprécises, mais même lorsque l’on sait à qui appartient une zone, il peut toujours y avoir une compétition entre les Etats : l’Etat qui possède la zone renfermant des réserves pétrolières peut mettre aux enchères les zones à explorer. Il existe une sorte de marché permanent de zones à explorer. Les compagnies pétrolières ont des propositions de vente ou d’échange d’intérêts dans le monde qui font l’objet de négociations très disputées.




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