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C/ Conclusion
Le pétrole dans le monde en 2003 : capacités de raffinage, productions et consommations, estimation des principaux flux de pétrole brut et produits pétroliers.Cliquez sur la carte pour l'agrandir.
Si les États-Unis sont le berceau de l'industrie pétrolière et demeurent le haut lieu du « business » et des technologies qui s'y rapportent, c'est assurément le Moyen-Orient qui en est le cœur depuis les années 1960, détenant en 2008 près des deux tiers des réserves mondiales. La suprématie pétrolière de cette région du monde est imputable à la forte accumulation de pétrole et à un débit élevé par champ, aboutissant à des coûts de production parmi les plus faibles au monde. La production des pays du golfe Arabo-persique (Arabie Saoudite, Iran, Émirats arabes unis, Koweït, Irak, Qatar, Oman), qui représente la part écrasante du pétrole extrait au Moyen-Orient, était de près de 30 % de la production mondiale en 2008, de loin la première région productrice à l'échelle de la planète.Avec une capacité de raffinage de 60% supérieure à sa consommation (342 Mt contre 215 Mt en 2008), le Moyen-Orient ne se contente pas d'être la première région exportatrice de pétrole brut dans le monde mais se classe aussi en tête des exportations de produits finis.
Le pétrole étant très étroitement lié au développement industriel et à l'accroissement du niveau de vie d'un pays, aucun gouvernement ne peut se désintéresser de l'industrie pétrolière, quel que soit le rôle joué par la production locale dans la couverture des besoins nationaux. Les pays producteurs comptent, pour le financement de leur économie et le développement de leurs activités, sur les ressources que leur apportent leurs exportations pétrolières. Inversement, les pays consommateurs cherchent à diminuer leur dépendance vis-à-vis des pays producteurs en diversifiant leur approvisionnement pour s'assurer une certaine sécurité et en développant de nouveaux substituts énergétiques. Dans ce nouveau contexte, les entreprises pétrolières, avec l'objectif de se diversifier et d'améliorer leur image, se déclarent, pour la plupart, favorables aux actions permettant de préserver l'environnement, et en particulier à l'accord de Kyoto entré en vigueur en février 2005.
Par ailleurs, la mondialisation de l'industrie pétrolière continue de s'accentuer avec l'élargissement des zones d'activité des compagnies et l'internationalisation des entreprises nationales. Si les aspects géopolitiques restent importants, on notera que les considérations économiques sont, plus souvent que dans le passé, déterminantes, toutes les compagnies privées internationales étant sous le feu des projecteurs des marchés financiers.
Enfin, l'innovation, et principalement l'innovation technologique, est un facteur de compétitivité primordial pour pallier à l'épuisement des réserves, satisfaire une demande en forte croissance et répondre à des préoccupations environnementales toujours plus fortes.
On peut donc dire que l’exploitation du pétrole est source de richesse et de succès économique, permettant généralement aux pays concernés de diversifier leurs activités en vue de la fin de « l’ère pétrole ».
Mais, les gisements de pétrole étant limités et leurs emplacements géographiques ne coïncidant généralement pas avec celui des pays consommateurs, l'exploitation des ressources pétrolifères est également source de tension. De plus, par la pollution engendrée par son exploitation ainsi que par le fait que la population locale de certains pays ne profite pas de l'exploitation de leurs propres terres, le pétrole reste synonyme de pauvreté dans des pays où le sous-sol "vaut de l'or". Ainsi, dans une dernière grande partie, nous étudierons les conséquences négatives du pétrole, une ressource indispensable source de pauvreté et de conflits.
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