Les Emirats Arabes Unis est un état fédéral constitué depuis le 2 décembre 1971 de sept émirats mitoyens : Abu Dhabi, Dubaï, Charjah, Oumm al-Qaïwain, Ajman, Foujaïrah et Ras al-Khaïmah (ce dernier ayant rejoint la fédération le 1er février 1972). Sa population est estimée à 6.4 millions d’habitants en 2008, dont 78% de non-nationaux. C’est une population assez jeune et dynamique : en 2007, la classe d’âge des 20/39 ans représentait 52,9% de la population. De plus, 51,1% des nationaux ont moins de 20 ans.L’émirat d’Abu Dhabi, qui détient 94% des réserves pétrolières et représente 73% du territoire, est la clef de voûte tant politique, qu’économique, militaire ou diplomatique de la fédération.
a) Politique stable
a.1) Politique intérieure
Depuis la création de la fédération en 1971, les sept émirats qui constituent les Emirats Arabes Unis se sont forgé une identité nationale propre grâce à la consolidation de leur statut fédéral. Au cours des dernières années, des mesures ont été prises tant au niveau fédéral qu’au niveau local pour réformer, à l'aide d'une administration plus efficace, la structure gouvernementale, ceci afin de mieux répondre aux défis du développement. Ce processus a été dirigé au niveau fédéral par le président du pays, le cheikh Khalifa bin Zayed Al-Nahyan et par le vice-président et Premier ministre le cheikh Mohammed bin Rashid Al-Maktoum, qui est également le souverain de Dubaï.
Abu Dhabi est la capitale de l’état fédéral. Lors de la création des Emirats Arabes Unis, les souverains élaborèrent une Constitution provisoire précisant les pouvoirs qui allaient être conférés aux nouvelles institutions fédérales. Le système fédéral comprend un Conseil suprême (législatif et exécutif), un cabinet ou Conseil des Ministres, une instance parlementaire, le Conseil national fédéral, et un corps judiciaire indépendant chapeauté par la Cour suprême fédérale. En 1996, le caractère provisoire de la constitution disparaît lors de son adoption.
a.2) Affaires étrangères
Le climat libéral des Émirats Arabe Unis envers la coopération internationale, l’investissement et la modernisation ont permis au pays d’avoir d’excellentes relations diplomatiques et commerciales avec d’autres pays. Les Émirats jouent un rôle important au sein de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), des Nations Unies et sont l’un des membres fondateurs du Conseil de Coopération du Golfe.
Sur le plan régional, les Émirats Arabes Unis sont très proches des autres pays du Golfe et des autres pays arabes de manière générale. Ainsi par exemple, les Émirats ont des relations diplomatiques très proches avec l’Égypte et y investissent plus que n’importe quel autre pays arabe. Les Emirats Arabes Unis ont également fourni une aide financière importante au Pakistan, avec lequel ils ont toujours eu de bonnes relations diplomatiques. Le Pakistan fut d’ailleurs le premier pays à reconnaître la fédération de manière officielle lors de sa formation et est devenu aujourd’hui un partenaire commercial et économique important. Environ 400 000 expatriés d’origine pakistanaise sont actuellement employés à Dubaï.
Les Émirats Arabes Unis sont une source de stabilité, de tolérance et d’innovation dans le Golfe et dans le monde. Ainsi leurs bonnes relations avec les Etats-Unis et la France leur permettent de traiter des problèmes délicats et de partager des intérêts communs :
Cependant, comme beaucoup de pays dans cette partie du monde, les Émirats Arabes Unis et l’Iran se disputent la souveraineté de plusieurs îlots dans le Golfe persique mais cela n’a pas eu d’impact sévère sur les relations diplomatiques entre les deux pays. En effet, il y a un nombre significatif d’Iraniens à Dubaï et les deux pays coopèrent sur le plan économique.
D’autre part, suite à l’invasion du Koweït en 1990, les Émirats Arabes Unis ont entretenu de bonnes relations avec leurs alliés occidentaux dans le domaine militaire. Les Émirats Arabes Unis ont coopéré avec les forces occidentales afin de libérer le Koweït et ont signé des traités de défense et de coopération militaire avec la France et les États-Unis, lesquels lui ont fourni aide et matériel militaires.[ ]Récemment, les Emirats Arabes Unis ont signé un traité de défense militaire dans lequel la France s’engage à protéger les Emirats Arabes Unis en cas d’atteinte à leur souveraineté nationale. Les français ont également ouvert une base militaire dans la capitale des Émirats et les deux pays ont signé un accord nucléaire civil. Ce dernier a pour but de forger une coopération pacifique dans le domaine de l’énergie nucléaire entre les deux pays. Les Émirats Arabes Unis ont un accord similaire avec les États-Unis qui leur permet de recevoir l’expertise américaine en matière d’énergie nucléaire.
b) Economie saine
Les Emirats Arabes Unis forment un état prospère. Grâce à ses réserves en pétrole, son PIB par habitant est de l’ordre de 39.060 $, l’un des plus élevés au monde.
Dubaï en particulier se distingue par son dynamisme économique et commercial (30,84% du PIB national) et son rôle de plate-forme de services au niveau régional. Les émirats du nord, plus pauvres, tentent, dans une certaine mesure de s’en inspirer.
Détenant l’une des économies les plus innovantes et les plus libérales au monde, les Émirats Arabes Unis sont un partenaire important, notamment pour les États Unis.
Réciproquement, les investissements provenant des Émirats Arabes Unis ont contribué à l’essor de l’économie américaine par le biais de l’injection de capital, du développement des marchés et de la création d’emplois. Cela a contribué à la richesse des deux pays.
c) Les ressources suffisantes
Actuellement, l’émirat d’Abu Dhabi, détiendrait, à lui seul, 94% des réserves pétrolières des Emirats Arabes Unis. Les réserves de pétrole des Emirats Arabes Unis sont estimées à 97.8 milliards de barils.
Quand on parle de réserves, il s’agit en général de quantités dont l’existence est certaine: ce sont les « réserves prouvées » de pétrole, réserves des gisements connus que les moyens financiers et techniques permettront de récupérer avec une probabilité supérieure à 90 %. Les réserves probables, en général deux fois supérieures aux réserves prouvées, correspondent quant à elles à la quantité d'hydrocarbures qu'il est envisageable (probabilité de 50%) de récupérer en plus des gisements connus.
Au début 2008, environ 81 % des réserves prouvées se trouvaient dans les pays de l'O.P.E.P., dont plus de 60 % au Moyen-Orient.
Il faut noter le fait que certains gisements sont actuellement délaissés du fait de leur rendement trop faible, mais qu’à l’avenir, avec la hausse du prix du pétrole du fait de sa raréfaction, les compagnies pétrolières seraient amenées à les exploiter.
d) Une diversification des activités
d.1) Dans le domaine culturel
Avec la France par exemple
Au-delà de la coopération économique entre la France et les Emirats Arabes Unis, des efforts ont été faits pour augmenter les échanges culturels. En témoignent des initiatives telles que le Louvre d’Abu Dhabi, l’Université de la Sorbonne aux Emirats Arabes Unis et le projet de construction d’une ville qui serait une copie conforme de la ville de Lyon à Dubaï d’ici 2012. Ainsi, lors de sa récente visite aux Emirats Arabes Unis à l’occasion de l’inauguration du camp militaire d’Al Salam, la nouvelle base militaire française à Abu Dhabi, Nicolas Sarkozy a déposé la première brique du Louvre d’Abu Dhabi. Le gouvernement a payé la somme totale de 360 millions d’Euros afin de pouvoir utiliser le nom du Louvre et compte ouvrir le musée d’ici 2012. L’émirat payera également 520 millions d’Euros pour l’emprunt d’œuvres d’art et pour recevoir le conseil d’experts français en matière de conservation d’œuvres d’art. Des œuvres du monde entier seront exposées dans ce musée, dans le but de tisser des liens entre l’art occidental et l’art oriental. Ces initiatives tendent non seulement à renforcer la coopération entre la France et les Émirats Arabes Unis, mais elles contribuent également à réaliser le rêve des Emirats Arabes Unis : devenir la capitale culturelle du Moyen Orient.
Avec les Etats-Unis par ailleurs
Les relations diplomatiques entre les États-Unis et les Émirats Arabes Unis ne cessent de s’améliorer, en particulier dans le secteur social et le secteur culturel. En témoignent :
d.2) Dans le domaine économique
Actuellement, l'exportation du pétrole ne représente déjà plus que 5% du PIB de l'émirat, le reste étant assuré par les rentrées fiscales des entreprises grâce à la Jebel Ali Free Zone et, de plus en plus, le tourisme. Il faut cependant nuancer par le fait que l’émirat de Dubaï connaît actuellement une crise car il est endetté. Cette dette représente 70% de son PIB et n’était pas présente lors du choix de notre TPE (cf. partie III).
La croissance économique rapide des dernières décennies permit aux Emirats Arabes Unis de répondre aux besoins nouveaux en termes de logements et de bâtiments publics. Une nouvelle forme d’architecture plus moderne remplaça l’architecture traditionnelle et donna naissance aux buildings de verre et d’acier que l’on peut admirer aujourd’hui, changeant ainsi le paysage urbain.
Dans ce but, l’émirat s’est engagé dans une politique de grands travaux afin de créer les infrastructures d'accueil (aéroports, marinas, hôtels, palaces, etc.), de transport (autoroutes, métro, etc.) et de loisirs (parcs d'attractions aquatiques, centre commerciaux, etc.) pour les futurs visiteurs. Le gigantisme et le caractère novateur de ces réalisations tournent les regards du monde entier vers l'émirat et forcent sa renommée.
Photo : "The Emirates Office Tower", un grand building de Dubaï
Nous avons vu que les Emirats Arabes Unis ont une politique stable, et une économie saine grâce à leurs ressources suffisantes, qui d’ailleurs leur ont permis et leur permettront encore de se développer, notamment par la diversification de leurs activités. En effet, les ressources importantes du pays ont permis une stabilité politique du fait de sa position stratégique enviée par de nombreux pays. L’économie reste saine même si, récemment, on a pu voir que l’émirat avait contracté de lourdes dettes. Pour ce pays, l’exploitation du pétrole est donc source de richesse, de succès économique et de développement. Mais il ne faut pas oublier que le pétrole est une énergie fossile, et donc épuisable et que "l'après pétrole" constitue déjà un défi sans précédent pour les Emirats Arabes Unis, de par les mutations économiques, politiques et sociales qu'une telle transition implique. Le processus de diversification des activités, déjà engagé, va donc permettre aux Emirats de ne plus dépendre entièrement du pétrole.
