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2. L’Arabie Saoudite : un pays qui se modernise

2. L’Arabie Saoudite : un pays qui se moderniseL'Arabie Saoudite, officiellement le Royaume d'Arabie Saoudite, est le plus grand des pays de la péninsule Arabique avec une superficie de plus de 2 millions de km². L'Arabie Saoudite est membre de l'OPEP. Les revenus pétroliers du pays s'élevaient à 150,3 milliards de dollars en 2007.












Ci-contre : Carte de l'Arabie Saoudite



a) Premier producteur et réserves

2. L’Arabie Saoudite : un pays qui se modernise

Les réserves mondiales de pétrole brut, qui s'élevaient au 1er janvier 2008 à 156.8 milliards de tonnes sont, pour 63.3% d'entre elles, localisées au Moyen orient.

 

 

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Le pétrole constitue la ressource principale du pays. Découvert au milieu des années 1930, son exploitation ne devient commerciale qu'après la Seconde Guerre mondiale. Depuis, la production est allée en s'accroissant jusque dans les années 1980: de 547 000 barils par jour en moyenne en 1950 à 1 245 000 en 1960, 3 550 000 en 1970 et 9 990 000 en 1980, puis a diminué entre 1990 et 2000. Récemment, l’Arabie Saoudite a fait savoir qu’elle serait prête à augmenter sa production jusqu’à 9.1 millions de barils par jour. En 1971, le royaume était devenu le premier producteur de l'O.P.E.P. Les estimations des réserves prouvées en pétrole ne cessent de s'élever : avec au moins 170 milliards de barils enfouis sous ses sables, l'Arabie Saoudite dispose à elle seule du quart des réserves mondiales prouvées de pétrole. Sa maîtrise sur son pétrole n'est plus matière à discussion, même si le royaume a été un des tous derniers producteurs à opter pour une nationalisation totale des concessions accordées aux compagnies étrangères. Auparavant, un consortium de cinq grandes compagnies américaines, l'Aramco, avait été en charge non seulement de l'industrie pétrolière proprement dite (prospection, production, exportation), mais aussi de tout ce qui la rendait possible au sein de l'énorme enclave territoriale du Hassa, où le pétrole est exploité : routes, hôpitaux, écoles pour les enfants des employés, une flotte d'avions et des pistes d'atterrissage et même un circuit privé de radio et de télévision.

Premier producteur mondial depuis 1993, l'Arabie Saoudite, qui a extrait 475 Mt de pétrole en 2008, a eu les capacités de suppléer, tour à tour, lors des grands conflits régionaux, aux déficits des productions d'Iran, d'Irak ou du Koweït pour assurer la stabilité des marchés pétroliers. De plus, elle ne s'est pas contentée d'être un simple producteur et, au-delà de son rôle géopolitique majeur, elle s'est dotée progressivement d'un outil de raffinage important, comme en atteste sa capacité en ce domaine, qui a presque triplé entre 1980 et 1992, se stabilisant depuis lors à un peu moins de 100 Mt, soit à peu près autant que la France et plus que le Royaume-Uni.

2. L’Arabie Saoudite : un pays qui se modernise
Les 15 premiers producteurs mondiaux de pétrole en 2008. Sur une production mondiale de 3697 Mt, ils ont fourni 2830mt en 2008 soit 76% du total mondial, le reste de la production se répartissant entre 75 autres pays dont la France (1.5Mt en 2008).

 

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b) Politique de réforme et modernisation

La découverte du pétrole dans les années 30, son exploitation à grande échelle dès les années 50 et la hausse importante de son prix dans les années 70 ont complètement transformé le pays en le faisant entrer de plain pied dans la modernité. Dès 1982, la chute des cours pétroliers, conjuguée à une croissance démographique dynamique, a relativisé cette richesse. L’Arabie saoudite reste cependant une puissance économique importante. Avec près de 25 % des réserves mondiales, elle est le premier producteur et le premier exportateur de pétrole.

L’accession au trône du roi Abdallah en août 2005 à la mort du roi Fahd et au terme de 10 ans de régence, a confirmé la prise de conscience des défis auxquels sont confrontés le Royaume : paupérisation relative des classes moyennes, aspirations de la jeunesse (65 % de moins de 25 ans) à l’emploi et à la reconnaissance, attentes des modernistes, de la minorité chiite (15 %) concentrée dans la riche province orientale, des femmes, etc. Le nouveau roi met progressivement en œuvre une politique de réformes et d’ouverture politique, tout en prenant soin de ne pas bouleverser les équilibres de la société et du régime saoudiens.

 Le Royaume a également lancé une grande campagne de répression du terrorisme et cette lutte anti-terroriste s’accompagne d’un programme de réformes. Le rôle du Conseil consultatif dans le processus décisionnel a été accru. Une conférence pour le dialogue national a été instituée. Elle s’est déjà réunie cinq fois et a traité des sujets tels que la place de la femme dans la société, le fanatisme, la jeunesse ou le rapport à autrui. Des élections municipales partielles, se déroulant en trois phases se sont tenues à partir de février 2005. Enfin, deux femmes ont été élues, pour la première fois en novembre 2005, à la Chambre de commerce et d’industrie de Djeddah.

Enfin, l’Arabie demeure attentive à son influence au sein du monde musulman. A travers l’Organisation de la Conférence islamique, dont le siège est à Djeddah, les autorités saoudiennes s’attachent à diffuser l’idée d’un islam plus tolérant et plus ouvert à la modernisation.


c) Situation économique saine

Pour faire face à une dépendance quasi exclusive sur le pétrole (l’économie saoudienne reste lourdement tributaire du secteur pétrolier (30% du PIB, près de 90% des exportations et 75% des recettes budgétaires)), le royaume, comme d'autres producteurs d'or noir, a adopté le principe de diversification de ses ressources. Des investissements forts importants ont été faits dans l'agriculture, l'industrie, et surtout dans l'infrastructure. Mais la dépendance, en fait, n'en a été que plus accentuée : ainsi, la part du pétrole dans le P.N.B. saoudien est passée de près de 50% en 1970 à près de 75% en 2008, d'autant plus que les investissements industriels les plus importants ont été faits dans le domaine des hydrocarbures. Actuellement, le royaume semble partiellement opter pour la méthode koweïtienne qui consiste à chercher une intégration verticale de son marché, allant de la production de brut à la distribution à la pompe dans les pays consommateurs, en passant par le transport, le stockage et le raffinage. 

Le développement a transformé le pays en un immense chantier. Le réseau routier est l'un des plus modernes du monde. Les villes du royaume ont maintenant chacune leur aéroport, ceux de la capitale Riyad et de Djeddah ayant coûté plusieurs milliards de dollars chacun (un troisième, de dimension équivalente, est en construction dans la province orientale). Une vingtaine d'usines de dessalement ont été créées, et les villes sont maintenant bien approvisionnées en eau. Dans la région d’Asir, de grands travaux ont été faits pour conserver l'eau des pluies de mousson et l'agriculture s'y est vite développée, mais pour connaître bientôt une crise due au taux très élevé de subventions à la production. Le royaume s'est aussi offert le luxe d'un oléoduc qui relie le Golfe à la mer Rouge en vue de stocker d'immenses quantités de pétrole pour l'exportation au cas où le détroit d'Ormuz viendrait à être fermé. Depuis 1980, il n'y a plus de congestion portuaire, tant on a créé de ports ou agrandi ceux qui existaient. Le royaume a payé près de 10 milliards de dollars pour se doter d'un réseau téléphonique moderne. Des logements ont été édifiés en surnombre, et le gouvernement a construit deux villes industrielles modernes à Yanbu et Jubail, où le capital privé, local et étranger, a été invité à investir. Le service de santé a fait un très rapide bond en avant, et l'administration dispose de fonctionnaires de mieux en mieux formés. Les investissements industriels connaissent cependant une crise de croissance : certains secteurs (comme la cimenterie ou l'agroalimentaire) sont saturés, alors que les investissements dans les hydrocarbures (méthane, éthylène, engrais) ne tiennent pas leurs promesses commerciales. Le royaume paie plusieurs milliards de dollars par an pour l'entretien de ses équipements en infrastructures ou de ses équipements industriels.
 

d) De bons rapports avec les Etats-Unis

L’Arabie Saoudite entretient de très solides relations bilatérales avec les Etats-Unis. Si les relations commerciales du royaume avec les pays européens et avec le Japon ont été très fructueuses, la nature hautement politique des relations saoudo-américaines demeure prévalente. Sous l'administration Reagan, les nuages sont surtout venus de l'incapacité de la Maison-Blanche à fournir au royaume les armes plusieurs fois promises autant que du succès saoudien à s'approvisionner ailleurs (deux contrats fabuleux avec la Grande-Bretagne, où Londres a accepté le troc armes contre pétrole ; fourniture par la Chine de missiles de longue portée).

Cette relation avec les Etats-Unis a cependant été préservée malgré les attentats du 11 septembre 2001 auxquels plusieurs Saoudiens étaient mêlés. La mise en place d’un Comité pour le dialogue stratégique, en novembre 2005, a visé à lever toute ambiguïté entre Riyad et Washington. Des divergences d’appréciation existent toutefois sur la stratégie à adopter face aux crises que traverse la région (processus de paix, Irak).

2. L’Arabie Saoudite : un pays qui se modernise

À partir de 1947-1948, les États-Unis deviennent importateurs nets de pétrole. L'étroite corrélation entre les exportations nettes saoudiennes et les importations nettes américaines souligne le lien stratégique qui lie les deux pays. Les États-Unis assurent la sécurité de l'Arabie Saoudite et celle-ci satisfait les importations énergétiques américaines.

 

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e) Bilan

Nous avons vu que l’Arabie Saoudite est un pays qui se modernise mais qui  reste néanmoins confronté à la nécessité d’engager des changements en profondeur permettant à son économie, basé sur la rente pétrolière, de se diversifier et d’élargir ses ressources pour répondre aux besoins d’une population en forte croissance.

À plus long terme, la stabilité du pays dépendra de la possibilité et de la volonté de ses dirigeants de mettre en œuvre, outre des réformes économiques, de nécessaires mutations politiques et sociales.

L'exploitation de vastes ressources pétrolières découvertes au cours des années 1930 est le catalyseur du développement de l'Arabie Saoudite. Les revenus générés par cette industrie servent à financer la modernisation du pays qui s'effectue depuis la Deuxième Guerre mondiale. Elle permet aux Saoudiens de profiter de conditions de vie - éducation, santé, etc. - qui sont parmi les meilleures dans la région. Cet essor économique et les liens tissés avec les Occidentaux n'influencent cependant pas la structure du pouvoir qui demeure concentrée entre les mains du roi et des hommes qui gravitent autour de lui. En dépit de certaines réformes apportées au cours des années 90, cette situation demeure fondamentalement la même à la fin du XXe siècle. L’exploitation pétrolière a donc permis des mutations profitables au pays et à la population. 

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